Le Glaucome

Les glaucomes sont des affections ophtalmologiques fréquentes, touchant habituellement les deux yeux, provoquées par un excès de la pression oculaire, risquant de conduire à la cécité en l’absence de diagnostic et de traitement.

Ils détruisent, plus ou moins rapidement selon la vitesse d’installation de l’hyperpression oculaire, les cellules rétiniennes conduisant la vision dans le nerf optique puis le cerveau.

La forme la plus fréquente en Europe (environ 80% de l’ensemble des glaucomes) en est le glaucome chronique, dit glaucome primitif à angle ouvert, fréquemment héréditaire. Celui-ci est provoqué par un dysfonctionnement du filtre évacuant l’humeur aqueuse hors de l’œil (trabéculum). Ce glaucome évolue souvent des années durant sans symptômes, ni douleur, ni rougeur, ni baisse de la vision. Ce n’est qu’à un stade évolué que le sujet perçoit des zones manquantes dans son champ visuel, avant que sa vision centrale soit atteinte, diminue puis s’effondre.

Le glaucome dit à angle fermé est une maladie différente, survenant dans des globes oculaires anatomiquement prédisposés par une étroitesse de l’angle entre l’iris et la cornée, lieu d’évacuation de l’humeur aqueuse avant qu’elle ne rejoigne le trabéculum. Cette zone devient plus étroite avec les années, et il est essentiel que les sujets à risque soient repérés. En effet, un traitement préventif très efficace par laser (iridotomie) doit leur être proposé avant que l’angle irido-cornéen ne se ferme, et provoque une hyperpression oculaire habituellement marquée et rapidement dangereuse pour la vision. D’autres glaucomes sont beaucoup plus rares, mais pas moins graves : glaucomes congénitaux, inflammatoires, traumatiques, cortisoniques…

La pression intra-oculaire

Elle est mesurée avec un appareil soit projetant de l’air sur le globe, soit entrant en contact avec lui après anesthésie locale par collyre. Elle est habituellement comprise entre 10 et 21 mmHg. Au-delà, le risque de glaucome augmente, mais tous les cas d’hyperpression oculaire n’entraînent heureusement pas de glaucome. Les sujets présentant un excès de pression oculaire ne sont donc pas systématiquement traités, mais ils doivent être examinés annuellement afin de repérer l’apparition d’une atteinte glaucomateuse.

Les examens pour diagnostiquer et surveiller le glaucome

En dehors de la mesure de la vision et de la pression intra-oculaire, de l’examen du globe oculaire et de l’angle irido-cornéen (ouvert, étroit ou fermé ?), les examens évaluent la présence d’une atteinte glaucomateuse, son importance, et permettent de surveiller son évolution : relevé du champ de vision et/ou OCT (Ocular Coherence Tomography), technique récente très précise mesurant l’épaisseur de la couche des fibres optiques qu’amincit le glaucome.

Champ visuel normal

Champ visuel normal

Champ visuel glaucome

Champ visuel Glaucome

Fond d’œil normal

Fond d’œil normal

Fond d’œil glaucome

Fond d’œil glaucome

Les traitements du glaucome

Ils ne peuvent restaurer les altérations du champ de vision, mais visent à freiner, au mieux à stopper, l’évolution de la maladie. Leur but est d’abaisser la pression intra-oculaire.

Les collyres anti-glaucomateux sont nombreux et peuvent être associés, à instiller une ou plusieurs fois par jour, en majorité à base de prostaglandines ou de ß-bloquants.

La trabéculoplastie au laser permet d’abaisser la pression oculaire dans le glaucome à angle ouvert, et peut être proposée plus ou moins précocement dans l’évolution du glaucome lorsque les collyres sont insuffisamment efficaces ou mal tolérés. Elle peut être réitérée si, après quelques années, son efficacité se relâche.

L’iridotomie est le traitement de choix, préventif ou curatif, des formes à angle étroit ou fermé. Dans les deux cas, le traitement au laser se fait en ambulatoire après une anesthésie de contact par collyre et n’est pas, ou très légèrement, douloureux. La chirurgie est réservée aux formes résistantes aux collyres et au laser. Elle consiste à réaliser, dans la profondeur de la paroi oculaire, une voie d’évacuation pour l’humeur aqueuse. En ambulatoire ou au cours d’une brève hospitalisation, elle est réalisée au bloc opératoire, le plus souvent après une anesthésie locale.